Frontières virtuelles #4

Chaque quinzaine, on se plonge dans un jeu vidéo. Découvrez ces courtes nouvelles entre virtuel et réalité.

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Trois touches et le déplacement. Haut bas gauche droit. Tirer, sauter et la capacité spéciale.

Tout a changé. Je ne suis plus dans le grenier mal éclairé d’un ami, le petit écran cathodique devenu plat et géant, la manette basique un système compliqué sans fil, quant à la console… il n’y en a plus, le tout est calculé sur ordinateur, mon seul fournisseur de contenu.

Rien n’a changé. On existe en deux dimensions, on monte des échelles, on évite projectiles et dangers en des mouvements et réflexes millimétrés, les pixels sont gros et agréablement visibles, l’écran montre tous les joueurs en même temps, plus de séparations, de multiplication d’écrans, qu’importe qui aide et rate, l’important c’est de réussir, ensemble.

Etrange impression décalquée de mélange d’old school et d’actuel. Je suis cet enfant jouant sur la Super-Nintendo d’un ami, je suis cet adulte redécouvrant en dématérialisé les plateformers après tant d’années. Avec la même fièvre, crispations et ravissements. tap tap tap tap.

Seul reste l’abysse irréconciliable : de mon acolyte de l’époque il ne reste que ces pseudos aléatoirement assignés à ma session de jeu. Entre deux explosions et passage de niveau, je me demande, seul dans mon salon, s’ils ressentent la même ambiguïté.

Découvrir l’origine du souvenir…

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