La nuée qui monte.
Tout est si paisible, l’équipage serein et le cap encore paresseusement maintenu. C’est par hasard, surveillant tranquillement l’allure des voilures, que je l’ai aperçue. Une volée d’acier portée par sa traine blanche. Stupéfiante. Extrêmement belle et s’élevant tranquillement en notre direction. J’en connaissais déjà les conséquences, alors à quoi bon, autant vivre l’instant, lâcher prise, et s’enivrer de l’image.
Puis elle s’est abattue sur le pont. Apportant destruction et incendie sur tout tribord. Tout s’est passé dans cette rapide lenteur indescriptible. Maintenant ne règnent plus que panique et désorientation, nous courons pour éteindre les différents foyers et relancer la propulsion, tout en perdant de l’altitude, en dérive, en attendant la seconde salve déjà en route. Même si, tout occupés que nous sommes, nous ne prenons pas le temps de regarder, nous la savons déjà en route.
Et nous attendons l’impact, travaillant à remettre vainement notre dirigeable fonctionnel.
Encore vivants mais déjà condamnés.
Découvrir l’origine du souvenir…
