Frontières virtuelles #1

Chaque quinzaine, on se plonge dans un jeu vidéo. Découvrez ces courtes nouvelles entre virtuel et réalité.

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Je viens de partir.
Les dernières lueurs de la ville s’estompent derrière moi.

Mon équipement est complet, la soif de découverte couvre à peine mon appréhension des dangers qui me guettent, mais qu’importe : je suis dans les vastes étendues ceintes des abruptes montagnes, ces agressives exaltions minérales si caractéristiques de la région. Tout est calme, à l’Ouest, je devine dans les dernières lueurs du jour un troupeau de la faune locale, que je contourne par précaution. Redécouvrir, ravi, la simplicité du lent changement chromatique de l’atmosphère, sortir des sentiers pour effleurer plantes et rochers, puis, avide, lever les yeux sur les monts enneigés.

Quelques minutes d’ascension plus tard, être sur les chemins de montagne, et pouvoir se retourner pour admirer la vue. Tant de distance déjà parcourue. Le ciel se zèbre de multiples couleurs froides, l’émeraude et l’azur se disputant le noir profond piqueté d’étoiles, l’aurore boréale, hypnotisante. Droit devant l’abysse, immobile, en pleine admiration, silencieux, j’oublie tout de mon voyage, de mes craintes et impatiences, perdu dans l’onirisme. Un cri se fait entendre.

Le doute.
Il était si faible. Lointain. L’aurais-je imaginé ? Je reste là, interdit, écoutant. Il ne reste plus que le silence, tonitruant de ses nombreux bruissements, emplissant l’atmosphère. Attendre encore, et… rien de plus.
Troublé, je songe à reprendre mon ascension.

Le cri.
Encore.

Un son net, présent, impossible à ignorer, je sens déjà sa présence avant même de le voir, et il est là, virevoltant au-dessus de moi. C’est la première fois que j’en croise un complètement seul. J’empoigne mon arc et le dragon fond sur moi dans un dernier virage aérien.

Découvrir l’origine du souvenir…

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